Le télétravail est un sujet tendance en ce moment. Solution privilégiée par de nombreuses entreprises suite à la pandémie mondiale du Covid-19, j’ai déjà eu l’occasion de réfléchir à ce sujet dans deux articles que je vous invite à lire si vous souhaitez suivre l’évolution de ma pensée (en cliquant ici et ici). Aujourd’hui, je voulais néanmoins aborder le sujet sous un tout nouvel angle : celui du bonheur et de la santé au travail.

Le bien-être des collaborateurs au centre des préoccupations

Ce sujet d’article m’est venu à l’esprit notamment en lisant un billet du Trends Tendances sur l’organisation du travail dans l’entreprise de demain. Le constat qui y est posé est véritablement interpellant : l’auteur explique qu’avant le Covid-19, 89% des entreprises belges ne cherchaient pas explicitement à intégrer le bien-être dans le travail. Aujourd’hui, avec la crise que nous vivons actuellement, elles sont 70% à penser qu’il faut porter une attention toute particulière au bien-être. Un retournement de situation intéressant.

Ce qui m’a beaucoup plu dans cet article, c’est notamment la vision très réaliste de ce que sera l’après Covid-19. Bien conscient que les changements actuels ne se perpétueront pas tous, il démontre cependant l’impact profond de cette crise sur le monde professionnel. C’est indéniable, notre rapport au travail a et va continuer à changer.

Le travail : santé ou bonheur ?

Une vision du travail portée par la pyramide des besoins

Et si les deux étaient en fait liés ? Certains diront que le travail détruit la santé, qu'il suffit de lire les chiffres liés aux facteurs de risques psychosociaux, qu'il faut penser à soi, sa famille, que c'est le plus important. Moi, au contraire, je suis persuadée que le travail peut mener au bonheur et donc impacter positivement la santé. Quand je regarde autour de moi, en effet, je me rends compte que certaines de mes connaissances très impliquées et heureuses dans leur métier ont fait toute leur carrière sans rencontrer de problème de santé. Par contre, une fois à la retraite, la maladie semble les avoir rattrapées.

Ce constat me montre qu’analyser cette situation sous le prisme de la pyramide des besoins peut être intéressant. Pour certains, le travail permet de répondre à des besoins primaires (se nourrir, se chauffer…). Pour d’autres, il participe à un besoin d’accomplissement. Le tout, selon moi, est de parvenir à accepter ces deux profils très différents et à s’adapter à chacun d’eux. Pour ce faire, il faut de la souplesse, de la flexibilité. C’est ce qu’apporte le télétravail en permettant à ceux qui en bénéficient de s'organiser en fonction de leurs priorités, qu'elles soient professionnelles ou personnelles.

Générer du bien-être pour mener au bonheur

Une phrase de Laurent Taskin (UCLouvain) m’a beaucoup fait réfléchir récemment. Il distingue le bien-être et le bonheur et travail.

" Ce qui nous lie au travail, ce n’est pas le contrat où chacun calcule son intérêt mais ce que je donne et ce que j’attends en retour. Et on arrive à la notion de reconnaissance. Le bien-être, en fin de compte, c'est le travail et pas forcément le bonheur au travail." Laurent Taskin

Ce que je retiens de cette citation, c’est que l’entreprise ne doit pas tout miser sur le bonheur sur le lieu de travail mais amener du bien-être au travail (en étant flexible). Son but ultime, en effet, n’est pas le bonheur au travail mais bien de générer du bien-être pour qu’on soit heureux, tant dans notre vie professionnelle que notre vie personnelle. Les deux sont effectivement intimement liées. Le travail prend dans notre vie l'espace qu'on lui donne et le télétravail permet, sans doute pour beaucoup, de lui faire retrouver sa juste place. Combien d'entre nous n'ont pas réfléchi à cela pendant le confinement et les semaines de télétravail forcé que nous avons vécus ?

Mon expérience de Protimer

Bien sûr, un tel discours venant d’une entreprise Great Place to Work peut paraître étrange. Mais ce concours auquel, il est vrai, nous participons ne se cantonne pas à un espace de travail agréable ou des conditions de travail améliorées. Avant même la crise du Covid-19, nous faisions déjà preuve de flexibilité au sein de notre entreprise. Ce que je remarque désormais, c’est que la pandémie n’a fait que renforcer cet aspect de notre entreprise qui cherche encore plus qu’avant à s’adapter au profil de chacun de ses collaborateurs.

Petite conclusion

Cet article, j’aimerais le terminer en posant une question qui va désormais sous-tendre ce nouveau rapport au travail : qu’en est-il du management ? Comment gérer les différents profils au sein d’une même entreprise ? Il faudra certes s’adapter à ceux qui ont pris goût au télétravail et ceux qui, au contraire, attendent avec impatience de revenir au bureau. La grande question, c’est comment ? Si la flexibilité est importante, la mettre en place n’est pas chose aisée. Et apprendre à s’adapter à chacun est un réel challenge.

Sophie Henrion

Written by: Protime
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