Bientôt, chaque entreprise des États membres de l’Union Européenne devra mettre en place un système d’enregistrement des temps de travail de ses collaborateurs. Une décision liée à un besoin de protection des employés et qui, contrairement aux idées reçues, comporte de nombreux avantages, tant pour les travailleurs que l’entreprise.

Un véritable séisme dans le monde européen du travail

En mai dernier, la Cour de Justice européenne a rendu son jugement : désormais, les employeurs des États membres de l’Union Européenne devront pouvoir mesurer les temps prestés par leurs salariés. Un jugement rendu suite au recours introduit par un syndicat espagnol à l’encontre de la Deutsche Bank. L’objectif ? Assurer la protection des travailleurs, en limitant les abus d’heures supplémentaires non-rémunérées.

Chaque pays de l’UE devra donc définir les modalités de cette nouvelle loi et généraliser la mise en place d’un système d’enregistrement des temps. En Belgique, si une loi du travail existe bien depuis 1971, l’utilisation d’une pointeuse n’était pas encore une obligation. Des modifications sont donc à prévoir au sein des entreprises belges, tant du point de vue du matériel que du fonctionnement.

Un jugement favorable aux travailleurs mais aussi aux employeurs

Malgré les idées reçues sur la gestion des temps, généralement assimilée à un moyen de fliquer les employés via les pointeuses, ses atouts sont en réalité nombreux, tant pour les travailleurs que pour les employeurs. La gestion de temps se décline également sous des formes bien plus nombreuses et variées que la bonne vieille badgeuse.

L'enregistrement des temps, un outil de prévention et de bien-être

Désormais, la gestion des temps sous quelque forme que ce soit est devenue bien plus qu'un simple outil de contrôle, qui permet de s’assurer que le travailleur a bien presté toutes ses heures. En effet, elle joue aujourd’hui un rôle préventif. Son objectif est de défendre le bien-être des collaborateurs, en vérifiant qu’ils ne font pas trop d’heures supplémentaires. Elle peut donc générer des alertes en cas d’abus et éviter ainsi les burn-out. Mieux encore, elle permet de calculer précisément les heures supplémentaires et donc de les payer. Tout travail mérite salaire, n’est-ce pas ?

Une meilleure expérience pour les collaborateurs

Puisque l'enregistrement des temps ne se limite plus à la pointeuse; , c’est également l’occasion d’améliorer l’expérience des collaborateurs, en leur apportant davantage de flexibilité et de transparence grâce aux fameux portails collaborateurs. Ils donnent en effet accès à l'information depuis n'importe quel endroit et à n'importe quel moment. 

  • Flexibilité, parce que ces plateformes participent notamment à la généralisation du télétravail en permettant d’enregistrer ses prestations même lorsqu’on travaille à la maison. Pour les employeurs encore réticents envers le télétravail, elle instaure donc un sentiment de confiance : ils ont un regard sur ce que font leurs collaborateurs et sont donc plus enclins à autoriser ce mode de travail.
  • Transparence, parce qu’elles permettent notamment aux collaborateurs d’accéder à des informations autrefois détenues uniquement par le service RH, comme leurs jours de congé, leurs heures supplémentaires… Elle ajoute également de la transparence au niveau de la paie, où elle limite les risques d’erreur puisque les salaires sont calculés sur base des heures enregistrées.

L’amélioration des processus RH

Pour les collaborateurs qui souhaitent prendre quelques jours de congé, plus besoin de compléter un papier à donner à son manager qui devra à son tour le faire remonter jusqu’au service RH. Grâce à une badgeuse ou à un portail collaborateur, ils peuvent encoder eux-mêmes leur demande de congé et reçoivent rapidement la réponse via cette même plateforme. Le manager est en effet averti immédiatement de la demande et peut la consulter en direct afin de la valider.

Pour l’équipe RH, c’est un sacré gain de temps ! S'ajoute à cela, le temps précieux économisé sur la validation des fiches de paie. Des heures prestées enregistrées de manière objective et communiquées autmatiquement, cela génère bien moins d'erreurs dans les fiches de paie et donc moins de temps à valider la paie, à la corriger et expliquer les anomalies aux collaborateurs concernés.

Une bonne partie de leurs processus étant ainsi automatisée, ils peuvent se concentrer sur de nouvelles tâches liées par exemple à la culture d’entreprise (marque employeur, communication interne…) ou encore au suivi des collaborateurs et leur développement. 

Un gain de productivité

La productivité prend ici un tout nouveau sens. Loin de signifier la journée de travail de 9-18h, elle est plutôt liée au bien-être des travailleurs. Ce n’est une surprise pour personne qu’un employé heureux sera davantage productif. La pointeuse participant à l’amélioration de l’expérience du collaborateur, c’est en ce sens qu’elle permet d’optimiser son efficacité.

Mais ce n’est pas sa seule intervention en matière de productivité au sein de l’entreprise. En effet, elle facilite également la gestion des temps en cas de période intensive de travail. Lors des grosses phases de productivité, elle permet de calculer précisément les heures supplémentaires pour pouvoir ensuite les récupérer lorsque c’est plus calme.

Plus de problème de mobilité

De nos jours, la mobilité est un vrai problème et les bouchons sont partout ! L’avantage d’un outil de gestion, c’est qu’il peut s’appliquer à de nombreux règlements internes différents. Par exemple, le collaborateur peut commencer sa journée de travail chez lui et se rendre au bureau en dehors des heures de pointe. Ainsi, la flexibilité induite par une pointeuse ne se limite pas au télétravail mais touche également bien d’autres aspects.

Pour conclure

Il est vrai que, dans un premier temps, le jugement rendu par la Cour de Justice européenne peut sembler contraignant. Les travailleurs ont l’impression qu’ils vont être fliqués alors que les employeurs doivent mettre en place de nouvelles solutions de gestion des temps et donc faire des frais. Pourtant, à bien y regarder, on peut voir à quel point cette situation est avantageuse pour tout le monde. Il suffit de penser autrement la gestion des temps et de la voir comme un outil d’amélioration du fonctionnement interne de l’entreprise.